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Les mythes et les légendes de la Reunion

Les mythes et les légendes de la Reunion
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13 février 2007

Conclusion

Les mythes et les légendes constituent une grande partie de notre patrimoine culturel. En s'identifiant à des personnages mythiques, la culture créole ancre son existence et ses valeurs. Mais aujourd'hui, les mentalités ont évolué et la population réunionnaise s'imprègne de la technologie moderne. Les préoccupations majeures ne sont plus les mêmes qu'autrefois, on ne retrouve que très rarement des jeunes assis au coin du feu à écouter leurs grand-parents raconter les "histwar lontan" . Ainsi, ces pans entiers du patrimoine réunionnais ont tendance à être mis à l'écart voir oublié dans certains cas. Cependant, notre enquête montre que si les légendes évoluent avec le temps, elles restent tout de même gravées dans le coeur de certains Réunionnais... Grand-mère kalle, Sitarane, Anchaing ect sont les personnages trés connus de notre île. C'est ce que nous avons pu constacter lors de notre travail. On n'oublie pas complètement ce qui a fondé notre culture.
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12 janvier 2007

III/ Des mythes et des légendes en voie de disparition

De nos jours de nombreuses personnes ont tendance à négliger ce phénomène constitutif de l'identité réunionnaise. Afin d'etayer notre réflexion, nous avons décidé de mener une enquête d'opinion.

a) Influence d'hier

Des pensionnaires de maisons de retraite, ainsi que des " gramounes" de nos quartiers ont répondu à un questionnaire sur l'influence des mythes et des légendes dans leur vie. Beaucoup de personnes considèrent ces histoires comme un simple divertissement. Auparavant, les jeunes prenaient plaisir à écouter leurs grands-parents raconter ces légendes. C'était l'un des seuls loisirs à leur portée. D'autres y voient l'inoubliable histoire d'ancêtres qui se sont battus et qui ont souffert pendant les années d'esclavage. Leur façon de vivre en a été modifiée car plusieurs d'entre eux se méfient de ces rituels ancestraux: ¤ Ne pas sortir ou se couper les ongles après 18 heures. ¤ Ne pas rentrer chez soi à minuit sinon le faire à reculons. ¤ Ne pas dire le nom de Sitarane à haute voix (ce qui réveillerait son esprit)

b) Influence d'aujourd'hui

Aujourd'hui, les jeunes ne s'attardent plus à écouter ou à raconter ces histoires. Leurs centre de loisirs ont évolués avec l'apparition de technologies modernes comme la télévision, les jeux vidéo, les ordinateurs... Par conséquent, les mythes et les légendes n'ont plus une grande influence sur eux. Cette modernisation entraîne peu à peu la disparition des mythes et des légendes à la Reunion.
12 janvier 2007

II/ Des mythes et des légendes en voie d'évolution

Le rapport langue/culture semble primordial dans les sociétés créoles mais la transmission se fait de manière indépendante, c'est à dire que la difusion orale ou écrite d'une même légende peut varier d' une personne à l'autre.

a) Les différentes interprétations entre hier et aujourd'hui

Les premières histoires orales ont nourri l’imagination des écrivains; puis,la tradition orale s'est réappropriée ces écrits. Au fil des générations, l’interprétation de ces histoires a été modifiée. Cela est probablement dû au manque de précisions ou d’informations des réunionnais qui les transmettent sans réelle connaissance de la version première. Cependant, plusieurs auteurs ont tenté de rétablir les histoires d'origine. Au fil de nos lectures un personnage s'imposait de plus en plus... Anchaing. Cela nous semble donc intéressant de décortiquer la légende d'Anchaing pour illustrer notre idée. Cette légende fut la muse des écrivains du XIXe siècle. C'est en 1839 que le nom d'Anchaing apparaît pour la première fois dans un recueil de poème de LACAUSSADE, Les salaziennes : "Mais quel est ce piton dont le front sourcilleux Se dresse, monte et va se perdre dans les cieux ? Ce mont pyramidal, c'est le piton d'Anchaine. De l'esclave indompté brisant la lourde chaîne, C'est à ce mont inculte, inaccessible, affreux, Que dans son désespoir un nègre malheureux Est venu chercher sa liberté ravie. Il féconda ces rocs et leur donna la vie ; Car, pliant son courage à d'utiles labeurs, Il arrosait le sol de ses libres sueurs; Il vivait de poisson, de chasse et de racines : Parfois, dans la forêt ou le creux des ravines ; Aux abeilles des bois il ravissait leur miel, Ou prenait dans ses lacs le libre oiseau du ciel. Séparé de ces lieux de toutes créatures, Se nourrissant des dons offerts par la nature, Africain exposé sur ces mornes déserts Aux mortelles rigueurs des plus durs hivers Il préférait sa vie incertaine et sauvage A des jours plus heureux coulés dans l'esclavage ; Et, debout sur ces monts qu'il prenait à témoins Souvent il s'écriait : je suis libre du moins ! " Ce premier témoignage décrit d'abord Anchaing (ou Anchaine) seul en quête de liberté. Puis cette hymne à la liberté projette un avenir meilleur à tous ses frères opprimés. " ...les cœurs de ses nobles Anchaines Sauront secouer le vil poids de leur chaînes, Et loin de leurs tyrans, des débris de leurs fers Lui bâtira un temple au milieu des déserts ! " Après cette première apparition, on comptera six évocations du personnage par différents auteurs dans des romans, ou à l'occasion de récits de voyages. Il n'est pas possible ici de présenter chaque versions que les auteurs ont recueillie ou imaginé. C'est du moins ce qu'il nous a semblé ressortir d'un tableau que nous avons réalisé à partir de six versions publiées entre 1838 et 1888. On retrouve plusieurs écritures du nom : Anchaine, Anchaing, Anchingue, Enseigne, Enseine. Héva serait une pure invention, elle incarne la nouvelle Eve qui enfante les lieux. La situation initiale se situe dans une propriété de la côte du vent. A la suite d'un mauvais traitement que le maître, à la réputation d’homme cruel, inflige à Heva, Anchaing décide de prendre le chemin de la Liberté avec sa bien-aimée. Ils arrivent enterre inculte et cela rappelle la symbolique du jardin d'Eden et l'inspiration de la nature par les romantiques. Le couple s'installe au sommet du piton et l’expression de guetali naturel* donne la dimension stratégique au refuge. L e personnage a un aspect sympathique, ce n'est point ici la vie d'un guerrier que l'on présente puisqu'il construit une case et cultive la terre, il est même présenté en bon père de famille. Les enfants ont leur importance, ils représentent les nouvelles générations d'êtres libres. L’arrivée brutale d'un chef de détachement va perturber cette vie tranquille. Anchaing préfère la mort plutôt que le retour à la servitude, il se jette dans le vide. Le temps annonce un ouragan, le chasseur n'a donc pas le temps de rechercher le corps. Cependant, Anchaing n'est pas mort et il a prouvé son héroïsme. L'action se déroule sur une période de dix à quarante ans en liberté suivant les auteurs. Ici, le rôle d'Héva à son importance puisqu'elle avait déconseillé à Anchaing d'allumer ce feu qui les trahi. Cette précision exprime les rôles impartis à l'homme et à la femme tout au long du récit. C’est Anchaing qui prend les décisions importantes : la fuite et le lieu de l'installation du campement. Il chasse et pêche tandis qu'Héva cultive la terre et lui donne de nombreux enfants. Il fait acte de bravoure en se jetant dans le précipice mais n'écoute pas les bons conseils de sa femme. La rencontre est désormais inévitable mais la fin de l’aventure a de multiples variantes. On compte trois versions : *Anchaing et sa famille se font ramener chez leur propriétaire qui leur pardonne, *Anchaing se fait tuer par le chasseur, *Anchaing se fait tuer par maladresse.

b) Les conséquences de cette modernisation

La nouvelle génération utilise les légendes, symbole de la culture réunionnaise, au profits de fêtes commerciales tel que halloween. Ces fêtes se présentent sous formes de défilés, de bals dansants, ou comme thème en boîte de nuit.
12 janvier 2007

I/ Les mythes et les légendes de la Reunion

a) Illustration (exemple de légendes)

Gran mèr Kal

C’était aux temps sombres de l’esclavage . Il y avait de bons maîtres, mais il y en avait aussi de biens méchants. Dans une famille de l’Ouest vivait une esclave, Kalla.Allez savoir ce qui se passa : le maître n’a jamais parlé quant à Kalla… . Certains disent qu’elle était battue, d’autres qu’elle avait volé, d’autres encore qu’une histoire d’amour avait foudroyé sa vie, d’autres enfin que son fils lui avait été volé par le maître et vendu à un autre propriétaire. C’était hélas une chose courante en ce temps-là, un esclave était comme un meuble, un animal, on en faisait ce qu’on en voulait.
Toujours est-il que la vieille Kalla disparut. certains disent qu’elle s’est pendue,d’autres qu’elle s’est jetée dans le Gouffre près de l’Étang-Salé, où la mer gronde si fort. Mais s’il fallait croire tout ce que les gens disent….A cette époque, les voyageurs commencèrent à rapporter d’étranges phénomènes : quand ils s’étaient laissés surprendre par la nuit, dans l’Ouest, ils entendaient comme une voix, ou alors ils apercevaient des lumières dans la montagne ; certains affirmaient même qu’ils avaient vu une vieille femme noire, au détour du chemin? Il s’en trouva enfin pour jurer qu’elle était à cheval sur un manche à balai ! Toutes les histoires possibles et imaginables couraient la montagne. Les experts, car il y a toujours un expert pour donner un avis définitif sur ce genre de phénomène expliquaient que ces étrangetés ne pouvaient être dues qu’à une âme errante. On avait retrouvé des voyageurs détroussés de leurs bagages et de leurs habits, tournant comme des canards au milieu du chemin, on avait récupéré un enfant vert de peur dans le fossé où il s’était caché toute la nuit, on entendait surtout des chaboulement* de galets sur le toit des maisons les nuits de pleine lune. Et la plupart des victimes tombaient d’accord pour dire qu’elles avaient entendu, un grand cri, comme un croassement, qui déchirait le silence :
- Kalla ! Kalla !
Les savants ,car il y a toujours un savant pour contredire ce qu’affirment les experts ,eurent beau expliquer que cela ressemblait à l’appel d’un oiseau de mer nocturne, personne ne voulu les croire : la légende de gran mèr Kal, morte sans sépulture ombre de malheur sur toute la côte Ouest, était bien plus excitante… .
Gran mèr Kal sévit durant des années. Dieu sait combien de voleurs et de farceurs profitèrent de la légende. un colporteur attardé par sa clientèle était dévalisé au détour de la pente Crève-Cœur ? C’était gran mèr Kal ! Une jeune fille perdait son innocence au coin d’un buisson ? Encore un coup de gran mèr Kal ! Le vil séducteur de cette malheureuse enfant était rossé de coups de bâtons par le père furibond au détour du même buisson, le soir suivant ? Toujours gran mèr Kal !Bien sûr, il y avait de vrais mystères, des lumières inexplicables, des bruits étranges, des frôlements dans la pénombre, comme il y en a dans toutes les campagnes. Et les mamans, pour inciter les enfants à être sages, avaient pris l’habitude de leur dire : Reste tranquille sinon j’appelle gran mèr Kal !
Et puis un jour, quelqu’un en eut assez. C’était peut-être un colporteur qui était fatigué de se faire détrousser sans que les gendarmes ne fassent rien. Ou un amoureux las de recevoir des coups de bâton, allez savoir. Toujours est-il que cet homme eut l'audace que d’autres n’avaient pas : il entama de longues recherches pour retrouver les restes de gran mèr Kal.Les gens racontent qu’il les dénicha finalement au fond d’un gouffre, qu’il n’eut pas peur d’aller les retirer du trou et qu’il les fit enterrer en terre chrétienne, avec prières et cérémonies. Certains se montrent encore le tombeau, sous le plus beau flamboyant de la côte Ouest, et ne manquent jamais d’y déposer une fleur, quand ils passent par là, pour apaiser l’âme de la malheureuse.Mais d’autres gens disent que gran mèr Kal hante toujours les pentes de l’Ouest et que si on l’entend moins depuis quelque temps c’est parce qu’on fait trop de bruits avec nos télévisions et nos automobiles. D’ailleurs, dans bien des lits encore, à La Réunion, bon nombre d’enfants et même de grandes personnes tremblent en se disant : “Pourvu que gran mèr Kal ne vienne pas me chercher cette nuit !”.

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L'affaire Sitarane

Tout le monde à La Réunion connaît le nom de Sitarane, sans savoir généralement les détails et les mystères.
Elle commence en 1909, dans le Sud, où des vols étranges sont réalisés : les bandits entrent dans les maisons sans que les chiens et les propriétaires ne se réveillent.
Elle tourne au drame quand on découvre un jeune homme égorgé chez lui, au Tampon, puis un jeune couple d'instituteurs à Saint-Pierre.
Les indices laissent à penser que la bande se livre à des actes particulièrement barbares sur ses victimes.
La bande est finalement prise, grâce à l'oreille d'un gardien.
On découvre qu'il utilisait de la "poudre magique" destinées à endormir gens et animaux, et que les trois meneurs buvaient le sang de leurs victimes.
Deux procès ont lieu, à Saint-Pierre puis à Saint-Denis.
Et là, on entre dans une autre énigme.
Car le cerveau de la bande est un Indien du nom de Calendrin : (surnommé" Saint-Ange Gardien"!) qui ne sera pas condamné à mort mais envoyé au bagne en Guyane, où il mourra 25 ans plus tard.
Ses deux complices, en revanche, sont exécutés à Saint-Pierre, et enterrés au cimetière de la ville.
Nouvelle bizarrerie : La mémoire populaire oubliera totalement le nom du jeune Fontaine pour ne se souvenir que de celui de "Sitarane", de son vrai nom:"Simicoudza Simicourba", un "engagé" du Mozambique, exécuteur de Calendrin, et dont la légende fera un "grand sorcier", alors que, dans le trio, il n'était que l'égorgeur.
Mais cette vérité, souvent répétée, n'empêchera pas la légende de continuer à courir, et les adeptes de persister à offrir verres de rhum, cigarettes et autres cadeaux à l'âme noire du "sorcier Sitarane" auquel on attribue beaucoup plus que trois crimes.

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La légende de Saint-Expédit

A l'île de la Reunion, quand on a une demande à faire au Bon Dieu, c'est vers Saint-Expedit que s'élévent les flammes des bougies. Car, c'est le saint protecteur des Reunionnais. Il y a bien longtemps de cela, lorsque l'île commencait à êtrepeuplée, le Bon Dieu reunit ses saints et leur dit:
- "Nous avons une île jusque là deserte, qui vient d'être habitée, il faudrait que l'un de vous accepte de s'en occuper; il s'agit de l'île Bourbon. Qui veut devenir son saint protecteur?"
Personne ne répondit; Saint-Pierre maermona quelque chose que personne ne comprit, tous trouvaient qu'ils avaient une charge d'âmes suffisante pour leurs bonnes oeuvres.
Tout à coup, le Bon Dieu avisa un saint dans l'ombre, tout couvert de poussiére, car on l'avait oublié depuis que les Barbares avaient envahi Rome, avec tous les saints martyrs, personne ne se souvenait même de son existance.
- "Et vous Saint-Expedit, qu'en dite vous?
- "Du bien, mon Dieu, du bien."
- "Ce petit coin de terre vous inspire-t-il?"
- "Oui, pourquoi pas; j'accepte, mais, donnant, donnant."
- "C'est-à-dire?
- "Je veux bien m'en occuper, mais enfin donnant donnant. On me demande quelque chose mais on me donne quelque chose en échange."
- "Hum, ce n'ai pas trés habituel, mais je veux bien."
- "Oui mais comment vont-ils savoir que c'est moi leur saint?"
- "Je m'en occupe."
Quelque temps plus tard, des religieuses de l'île reçoivent dans un colis, une statue. Celle-ci représente un homme habillé en légionnaire romain. Il tient d'une main une palme du martyr et présente de l'autre une croix portant l'inscription "Hodie" qui veut dire aujourd'hui, et foule au pied un corbeau au-dessus du mot "Cras" qui signifie demain. Sur le socle, est gravé "Saint-Expedit". C'est ainsi que naît son culte. Quelque temps aprés, les premières prières montent vers lui et le saint prend de plus en plus de puissance, sortant enfin de son ombre millénaire.
Des petite chapelles peintes en rouge et remplies de remerciements apparaissent dans les sentiers ou les grottes. Mais si par hasard, le suppliant ne tient pas sa promesse alors qu'il a été exaucé, malheur à lui, car le saint ne l'oublie pas, lui.

(L'histoire de Saint Expedit vu par les reunonnais)

Les Oratoires sont de couleur rouge, La couleur rouge est associée aux pratiques malabares, c’est la couleur du sang, de la vie et de la mort. On associe également Saint-Expédit à la déesse Karli ou à Mardé Vira parce qu’ils représentent la richesse et la force. A l'intérieur, la présence d'une statue ou image du saint, des plaques de remerciement, un tissu rouge. Parfois des statues du saint qui sont brisées, décapitées l’explication à cela, les gens qui ont été déçus par le Saint se vengent en faisant cela pour montrer leur mécontentement. Les statues ne sont jamais jetées ou déplacées.

Certains attribuent son nom à une caisse de relique d'origine inconnue adressée par Rome à une chapelle de Paris. L'inscription italienne espedito (expédié) était inscrite sur la caisse et les religieuses qui la reçurent supposèrent que la chapelle devait être consacré à Saint Expédit. Le Saint fut introduit à la Réunion en 1931.
Une autre version sur son origine, les autorités religieuses de la Réunion auraient demandé au Vatican de leur envoyer les reliques d'un Saint influent pour en faire le Saint patron de l'île, et la caisse aurait porté le mot expédit.

Une dernière version, une réunionnaise bloquée en France par une épidémie, s'en remit à Saint Expédit pour dénouer sa situation, rapidement ses prières furent exaucées, elle embarqua à Marseille, sa ferveur pour Saint Expédit lui donna la force de persuasion pour qu'on acceptât une statue de ce saint en l' Église Notre Dame de la Délivrance à Saint-Denis.

En 1938: Construction de l’une des premières chapelles pour le Saint à Saint-Philippe et Saint-Benoît et c’est à partir de ce moment que le culte a proliféré de manière très rapide, mais la majorité des chapelles sont d’ordre privé. En 1997, 340 oratoires ont été recensés dans l'île, certaines personnes ont chez elles leur propre oratoire. Vous pouvez trouver dans les endroits urbanisés une chapelle consacrée au saint, mais ce sont généralement dans les radiers et les tournants des routes qu' il y en a le plus.

Saint Expédit, celui qui guérit, celui qui aide à trouver du travail, à obtenir un prêt. Dans les chapelles des promesses sont faites et il est recommandé de tenir parole dans les délais les plus brefs, que la grâce soit exaucée ou non. Les grâces exaucées créent un lien de dépendance et de dévotion, dont le bénéficiaire ne peut plus guère se délier sous peine de perdre a nouveau ce qu'il vient de recevoir, de nombreux récits nous rappellent que les parjures furent durement punis. Des offrandes pour le saint, fleurs, bougies pièces de monnaie, bout de tissu rouge. Mais Saint-Expédit a la capacité de faire beaucoup plus il est souvent question de sorcellerie, il semble en effet que les services que les fidèles viennent parfois demander au saint, engagent une attente et une croyance en des pouvoirs supérieurs, dangereux et secrets. Saint Expédit un culte populaire fait de dévotions et de pratiques magiques, le Saint patron des gens ordinaires et plus généralement déshérités. C'est sans doute cela qui explique son succès à la Réunion, ainsi que la durée de son culte.

b) Origine des mythes et des légendes

L'origine des mythes et des légendes est bien souvent mystérieuse. Il est possible d'attribuer une base historique aux légendes par l' existence d'un guerrier, d'un héros,ou toutes autres personnes ayant marqués ses comtemporains. Cependant, les faits qui lui sont accordés sont pour la plupart imaginaires, fruits d'un auteur ou d'un groupe d'auteurs successifs, parfois même à travers plusieurs siècles. Ils semblent donc être inspirés de l'histoire des hommes pour servir d'exemple de vie et de bravoure. La plupart des mythes et des légendes racontent une histoire cachée, secrète et mystérieuse. Ce que les légendes cachent derrière une lecture ludique, à vocation d'exemplarité, les mythes eux les présentent sans détour: le propre d'un mythe est justement de vouloir nous révéler,sous forme de récits fictifs de formes très diverses, une explication du monde, de son origine, de celle de l'homme et aussi de ce qui l'entoure dans la nature. Mais à l'inverse, on ne sait rien des origines des mythes, souvent considérés comme source d'inspiration directe de dieu aux hommes. Ses protagonistes n'ont pas d'existence historique officielle, même si certains auteurs pensent qu'ils sont inspirés d'évènements surnaturels. Pour la plupart des analystes, le mythe n’est ni une légende ni un conte : plus que raconté, il est vécu. Il est une représentation du monde, il est une vérité.Officiellement, le mythe s'est "imposé" dans la conscience des hommes, et se retrouve souvent à la base de nombreux principes ayant permis l'édification des sociétés humaines (Adam et Eve).
12 janvier 2007

Introduction

"De nombreuses personnes passant par la route du littoral, tard dans la nuit, ont cru voir une jeune femme vêtue de blanc assise sur le bord de la chaussée. Cette vision se rapporte au personnage légendaire de la Dame Blanche."

Les Réunionnais ont une vision du monde fortement dominée par l'imaginaire qui dicte de nombreux comportements sociaux: les mythes et les légendes, récits populaires traditionnels plus ou moins fabuleux, sont ancrés dans le quotidien. Transmis de génération en génération, parfois depuis les temps les plus anciens, ils proposent une explication qui permet de rendre la condition humaine plus acceptable et présentent un ensemble cohérent de réponses (idées, coutumes, croyances etc.) issues de l'expérience passée et présente..
Nous allons, par le biais de ce travail, analyser différentes légendes de cette île et nous attacher à l'origine de ces traditions qui peuvent avoir plusieurs variantes.
Lors de ce travail, de nombreuses questions ont été soulevées. Nous avons cependant choisi de nous concentrer sur les axes suivants:

¤ Existe t-il différentes versions des mythes et des légendes en fonction des lieux et/ou des époques ?
¤ Quelles sont les origines de ces mythes et légendes ?
¤ Ces mythes et légendes exercent-ils une influence sur la vie quotidienne des réunionnais?
¤ Ont-ils évolué à travers le temps ?
¤ Ne seraient-ils pas en voie de disparition?

Nous nous sommes ciblées sur une question essentielle:

Comment les nouvelles générations, qui ont accès à des moyens d'information rapides et modernes, gèrent-elles ce phénomène constitutif de l'identité réunionnaise ?

Afin de répondre à cette problèmatique, nous organiseront notre plan de la manière suivante:

I/ Les mythes et les légendes de la Réunion

a) Illustration (exemple de légendes)
b) Origine des mythes et des légendes

II/ Des mythes et des légendes en voie d'évolution

a) Les différentes interprétations entre hier et aujourd'hui
b) Les conséquences de cette modernisation

III/ Des mythes et des légendes en voie de disparition

a) Influence d'hier
b) Influence d'aujourd'hui

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